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Afin de compléter le précédent article sur les 3 portes de la sagesse, j’aimerais témoigner en quoi ce texte m’a fait du bien quand je l’ai lu et en quoi il se rapproche de ma propre histoire de vie.
Avant la maladie psychique qui m’a touchée alors que j’avais 24 ans et au sommet de mes forces, j’ai toujours voulu changer le monde et le rendre + juste, j’ai toujours été un peu idéaliste même aujourd’hui. Bien que je me sois assagit avec l’âge et du fait de la maladie, je reste essentiellement le même dans mes aspirations et mes rêves d’antan. C’est alors que j’avais 16 – 17 ans que je croyais que c’était par la politique qu’on pouvait réellement l’influencer et le rendre meilleur, mais force est de constater qu’il faut être vaillant pour faire partie de cette catégorie de la population qui PEUT effectivement faire de la politique pour tenter de changer le monde (en mieux si possible biensûr). Comme dans le texte sur les 3 portes de la sagesse, j’ai découvert qu’il y avait des choses qui me dépassaient et que le fait d’avoir fait une petite dépression vers l’âge de 18 ans ne me faisait guère plus croire à cet avenir là pour moi. Les gens sont méchants ils se figurent souvent que l’on est forcément faible quand on fait une dépression et de là il stigmatisent les personnes qui en sont atteintes en leur faisant croire que rien n’est plus possible pour elles. C’est d’ailleurs pour cette raison que je n’encourage pas les personnes ayant fait une dépression ou une maladie psychique + grave à en parler autour d’eux quand c’est possible de l’éviter.
Dans un second temps, j’ai aussi cru que c’était en changeant les autres que je pouvais faire ensuite changer le monde. Quête bien vaine s’il en est vu qu’on ne peut changer les autres sans avant se changer soi même et le regard que l’on porte sur son prochain. C’est même une forme de mauvaise foi que de faire cela, en effet on ne peut raisonnablement pas demander à quelqu’un de disons méchant de rendre les autres gentils pour lui par exemple. J’ ai donc aussi appris que les autres ne sont que le reflet de ce que je peux aussi leur apporter.. si je suis bon et généreux avec les autres, il y a forcément davantage de chances pour qu’ils le soient avec moi, c’est un cercle vertueux en somme.
Puis dans ma lancée, j’ai davantage compris que c’était en me changeant moi-même, en tentant de m’améliorer que je pouvais faire en sorte que mes relations avec les autres changent et deviennent meilleures. Seulement, je me suis aussi rendu compte qu’il y a toujours des choses qui font partie de nous et qui restent présentes ne serait ce que dans le regard que nous portons sur le monde. Il y a en nous bien des merveilles c’est évident mais je crois aujourd’hui qu’on ne peut pas se changer soi même sans devenir fatalement quelqu’un d’autre. Ce genre de quête de soi n’apporte rien à celui qui se cherche au contraire, cela ne fait que rendre + confuse une situation déjà fragile voire délicate.
Ce n’est qu’en maladie quand je voyais que le seul chemin que je pouvais prendre pour m’en remettre était de l’accepter que je me suis très progressivement accepter tel que j’étais. J’ai compris qu’on pouvait être aimer simplement pour ce qu’on était sans tentative de vouloir plaire à celui ou à celle avec qui on est en relation. Cette découverte si simple et pourtant si profonde a fait que pour la 1ère fois de ma vie j’ai pu me laisser aller un peu à être moi-même. Cela n’a pas été toujours évident mais au final, j’en ai tiré de l’amour pour moi même, outil précieux si l’en est pour se remettre d’un mal être psychique et au-delà. En effet, cela simplifie notre relation au monde et d’abord aux autres.
Quand on s’accepte soi même tel qu’on est, on se sent plus fort et plus mûr pour affronter le présent et d’abord notre relation à autrui. On peut s’apercevoir qu’autrui est comme je le disais plus haut le révélateur de soi. Quand on s’accepte soi, on a davantage d’amour pour soi, on peut aussi en avoir davantage en direction d’autrui sans condition aucune sinon l’exigence première du respect et de la confiance. Nos relations avec les autres deviennent sinon plus denses mais au moins + vraies.
En réalité, tout ce parcours de soi comme je l’appelle a fait que je passe d’une démarche personnelle de changer le monde à celle de l’accepter et en ayant bien conscience que c’est le regard sur le monde qui change en nous, pas le monde lui même qui lui reste le même hors de portée. La sagesse met souvent bien des années à s’acquérir et je dois reconnaître que sans la maladie qui m’a touchée, je n’aurais pas été le même, c’est à dire que je n’aurais pas pu comprendre que c’est en s’acceptant soi et sa situation propre qui fait qu’on change effectivement le monde.
Personnellement, je crois fermement que c’est dans la sagesse humaine que réside l’espoir de l’humanité, pas dans la science ou la technique ni même la politique, qui n’en sont que les dérivés.