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Tombant sur l’article de la célèbre encyclopédie en ligne concernant l’idéalisme dans sa conception occidentale du terme, je ne peux résister à la tentation de faire un parallèle pour le moins impromptu de la notion en ce qui concerne le bouddhisme.
Cette philosophie de vie ou cette science de l’esprit comme le dirait le Dalaï-Lama m’a profondément attiré depuis mon adolescence et je n’ai eu de cesse dans ma vie d’en éprouver les bienfaits concrets. Il faut être clair, pour ce qui me concerne, mon intérêt pour cette approche de vie fut tout d’abord intellectuel mais au fil des années passées, j’ai pu expérimenter ce que quelqu’un comme Krishnamurti pourrait appeler une connaissance de première main que représente “l’expérience de soi” comme je la nomme.
Dans ce type de relation au savoir, l’analytique pur, au sens d’une dissociation intellectuelle fondamentale entre entre l’observateur et ce qui est observé dans l’esprit se dissout dans l’intégrité du psychisme pour n’être plus qu’expérience au sens large et donc donnant naissance de la connaissance de soi en tant que telle. La méditation permet ce soi à soi et donne corps et substance à ce que je décris là : rendre conscient ce qui ne l’est pas.
Ce soi à soi est précieux.
Cela m’a permis de m’ouvrir à la compréhension de(s) Sens des textes spirituels et philosophiques, d’avoir davantage de recul face à eux. D’un point de vue + pratique, cela m’a permis d’aller mieux au niveau de ma santé même si le lien peut paraitre subtil : le fait d’avoir les outils intellectuels et spirituels pour le travail sur soi qu’induit inévitablement mon mal est justement essentiel.
Je pense à cet égard que le Bonheur nait d’un juste rapport au réel (ce qui est) ou comme dirait Bouddha lui-même dans une modalité de sa 4ème Vérité sur la souffrance, d’une compréhension juste.
Pour revenir à mon propos initial :
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On appelle idéalisme toute théorie philosophique qui considère que la nature ultime de la réalité repose sur l’esprit, sur des formes abstraites ou sur des représentations mentales.
Le bouddhisme est donc pour parti un idéalisme dans le sens ou pour son fondateur, tout réalité repose sur l’esprit. D’ailleurs on y parle de Réal-isation spirituelle pour ceux qui en ont atteint les + hautes marches.
Ceci pour revenir à ce qui je disais + haut : le juste rapport au réel comme fondement du bonheur, car le nirvana, ce n’est au fond qu’être ultimement en paix avec nous-mêmes et donc Heureux. C’est ce que je disais, d’un point de vue pratique dans ma dernière note sur ce blog, la bonheur vient de l’intérieur (de soi). c’est de cet en-soi dont dépend tout le reste. On peut y trouver des parallèles dans le stoïcisme qui insiste particulièrement aussi sur le travail sur soi.
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Du point de vue de la philosophie de la connaissance, l’idéalisme s’oppose au réalisme, qui affirme que le monde externe a une existence indépendante de la conscience et de la connaissance qu’on peut en avoir.
Là dans ce dilemme bien occidental, opposant idéalisme et réalisme, l’enseignement du Bouddha ajoute une notion originale dans l’histoire de la pensée avec l’inter-dépendance. C’est le fait que que le monde “externe” est en fait disons, associé à ce que nous sommes à l’intérieur de nous. Sans nier la nature –à priori- indépendante et donc extérieure de la conscience et du monde, elle les réconcilie tout en les dissociant dans 2 formes de points de vue intellectuels :
Ceux dits de réalité relative et ceux enfin de réalité absolue ou fondamentale, la sagesse sera donc d’avoir le discernement de faire la différence entre eux comme le note le bon stoïcien que je suis (Qu’est ce qui dépend de moi ? Et qu’est qui ne dépend pas de moi pourrais écrire pour rendre simple cette question difficile). Le monde, pour un bouddhiste, n’est pas dépendant de moi, ni en indépendance foncière car je peux donc agir concrètement dessus. Les sciences modernes d’ailleurs écrasent cette notion d’indépendance de phénomènes dans la physique quantique par exemple ou on peut s’apercevoir que TOUT EST MELE, qu’au fond, nous faisons partie d’un tout qui certes nous dépasse mais auxquels nous participons y compris dans notre libre arbitre.
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Du point de vue de la philosophie de l’esprit, l’idéalisme s’oppose au matérialisme, qui affirme que la réalité ultime est la matière.
Pour ce qui est de cette question, le bouddhisme est, je dirait pour ma part, MEDIAN et rejoins ce que je viens d’ailleurs de mentionner avant, le fait que tout est mêlé. Ce qui signifie ici que du point de vue bouddhiste, il n’y a PAS de rejet du corps et donc pas de dichotomie entre ces 2 points de vue (Esprit-Matière). Le bouddhiste y verra des distinctions illusoires, même si pour nous occidentaux, nous croyons encore à tort que l’un et l’autre sont disjoints. L’esprit ayant besoin du corps pour percevoir et le corps de l’esprit pour se mouvoir. Le fondement de la réalité ne sera pas dans la matière, ni d’ailleurs dans l’esprit dans la conception bouddhiste.
Où donc alors si ni le corps (matérialisme), ni l’esprit (Spiritualisme) ne sont le fondement du réel ?
Il est difficile de poser des mots sur cette réalité ultime des choses, néanmoins on peut simplement dire que la Vérité se situe pour Bouddha dans Le Juste milieu entre un bonheur matérialiste, et un bonheur issues d’une spiritualité disons Désincarné. Ni dans cette vie, ni dans la prochaine mais dans la Vérité du Présent que Saint-Augustin appelle le temps De Dieu (Eternel du présent) : ce temps (le présent) ayant pour particularité de contenir –en fait- toutes les modalités de connaissance et de potentialité.
BREF…