Amor Fati

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Amor fati est une locution latine qui fut introduite par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche au XIX e siècle (et non par le stoïcien romain Marc Aurèle, comme on le dit parfois). Amor fati signifie « l’amour du destin » ou « l’amour de la destinée », ou plus communément le fait « d’accepter son destin »

Source : Wikipédia

J’aimerais reprendre à mon compte cette locution latine de Nietzsche, y compris et surtout lorsque nous pouvons être confrontés aux épreuves que la vie ne manque pas de nous amener. Bien souvent notre réaction spontanée est de la rejeter, d’en éviter le contact. Je crois qu’au contraire que sans céder pour autant dans un fatalisme qui nous rendrait prisonnier de ces afflictions, cette devise nietzschéenne prend un sens tout particulier pour moi étant donné que sans même le savoir je l’avais intégrée de manière pratique sans la verbaliser ainsi. 

Tout au long de mon parcours de soin et de vie, j’ai pu ainsi m’apercevoir concrètement qu’on s’augmente toute souffrance qu’on accepte pas, c’est un fait. Comme disait les stoïciens et Bouddha chacun à leur manière : ce ne sont pas les choses qui troublent les hommes mais l’opinion qu’ils en ont. D’où l’importance essentielle d’un travail sur soi et ce qu’elle soit l’épreuve. Je disais accepter, peut-être que le terme adéquat serait consentir, ce que Frédéric Lenoir nomme simplement : dire « Oui à la vie »,  malgré tout serais-je tenté d’ajouter.

Accepter, consentir jusqu’aux souffrances n’est donc en rien un masochisme puisque la souffrance prise dans ce genre d’attitude mentale est moindre que lorsque l’esprit y résiste. Dans ce Blog, j’avais parler du livre d’Alexandre Jollien sur l’abandon. Bien d’autres auteurs et écrits font référence à ce que j’évoque dans cette note mais je crois que ce qui est essentiel n’est pas que je le dise mais que chacun puisse s’en compte de lui-même dans la vie concrète. Certaines formes de méditation permettent à l’esprit de lâcher-prise, d’aller vers cette déprisse de soi qui n’est qu’un autre sens du terme abnégation. Se renoncer à soi-même est l’une des marques que Jésus dit que l’on reconnait un de ses disciples. 

Le tragique de l’existence est un fait universel et fait donc partie intégrante de notre destin particulier. Accepter que la souffrance est là est préférable à la fuite face à elle. Nous pouvons même en retirer comme une source de sagesse voire même dans certains cas une joie de vivre teintée d’affection et de compréhension pour autrui tout autant qu’envers soi-même. Je crois qu’il ne faut pas avoir peur de nos fragilités humaines, se croire fort nous rend faible, se rendre compte de nos faiblesses nous rend la paix. Et + j’avance, + je m’aperçois que la paix est supérieure au bonheur mercantile. 

Frédéric Lenoir : La puissance de la joie.

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Si notre âme, un instant, a, comme une corde, vibrée et résonnée de joie de vivre, alors toutes les éternités étaient nécessaires pour que cet unique événement ait lieu.

Nietzsche.

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« Couverture : Plus intense et plus profonde que le plaisir, plus concrète que le bonheur, la joie est la manifestation de notre puissance vitale. La joie ne se décrète pas, mais peut-on l’apprivoiser ? la provoquer ? la cultiver ?

J’aimerais proposer ici une voie d’accomplissement de soi fondée sur la puissance de la joie. Une voie de libération et d’amour, aux antipodes du bonheur factice proposé par notre culture narcissique et consumériste, mais différente aussi des sagesses qui visent à l’ataraxie, c’est à dire l’absence de trouble.

Sur les pas de Tchang-tseu, de Jésus, de Spinoza et de Nietzsche, une sagesse fondée sur la puissance du désir et sur un consentement à la vie, toute la vie…

Pour trouver une joie parfaite, qui n’est autre que la joie de vivre. »

Comme vous la savez si vous suivez ce blog, j’ai fondé mon rétablissement en santé mentale sur une approche personnelle liée à la philosophie, aux philosophies dont je me suis imprégné à mon adolescence et que je tente de nourrir chaque jour concrètement et à mon rythme. Mon métier, mon art, c’est vivre disait justement Montaigne et force est de constater que sur le temps long, cette approche fut payante et si aujourd’hui, j’ai des raisons d’avancer, c’est aussi grâce aux atouts que donnent la culture. Ce que l’on appelle les Humanités et qui a donné son nom à l’humanisme moderne, prend ou plutôt reprend tout son Sens dans la période actuelle marquée par une perte de repères et qui amène une forme de nihilisme mercantile que cet auteur (Frédéric Lenoir) dénonce par ailleurs quand il évoque ce fameux bonheur factice lié au consumérisme.

Tout au long de ce livre et en reprenant ce qu’il appelle les « philosophes de la joie » que sont pour lui (Spinoza, Nietzsche et Bergson et tant d’autres que l’on Mé-connait), l’auteur donne effectivement des pistes pour que chacun puisse trouver ses propres clés d’une joie qui n’est autre que la joie de vivre, vous l’aurez compris.

Frédéric Lenoir amène comme ses pairs philosophes, à la méditation, dont il se réjouit qu’elle soit pratiquée jusque dans les hôpitaux psys, mais surtout à « cultiver son jardin » intérieur à travers de ce qui pourrait convenir de nomme des attitudes mentales nécessaires pour cultiver le chemin de joie qu’il propose dans ce livre.

Pour la nécessité de cet article je vais n’en retenir qu’une parcelle qui à moi me parle le +, notamment ce qu’il nomme le paradoxe de la joie :

  • D’un côté, nous pouvons tous expérimenter le fait que la vie peut être difficile et que des obstacles balayent souvent bien des espoirs, sans compter sur le problème du Mal et de la mort, inévitables.
  • D’un autre côté, le seul fait de vivre nous est précieux et la joie de vivre de facto y est présente.

Ces 2 polarités sont inconciliables par la pensée d’où le caractère énigmatique de la joie qu’on ne peut expliquer rationnellement nous dit l’auteur. Or, c’est un fait que nous vivons dans un monde incertain d’où la possibilité que nous avons tous, soit d’accueillir cette donne et la souffrance qu’elle renferme en tendant à en accepter les termes soit en la refusant et en étant forcément mal-Heureux.

Et c’est là que je me retrouve dans le tableau que l’auteur nous livre, si je n’avais pas accepter la souffrance et lâcher-prise sur vis à vis de mes problèmes de santé psys, jamais je n’aurais pu en émerger. Qu’il faille accepter de vivre dans une certaine vulnérabilité, d’être blessé par la vie et qu’il ne faut pas trop se protéger est une leçon dure à comprendre et à apprendre. J’avais ici parlé de ce que les Chrétiens appellent le don des larmes et c’est là que j’ose le lien entre les 2. Aussi ai-je été blessé par la vie à travers ma maladie, aussi, j’ai pu déposer ce fardeau en l’acceptant bon gré malgré, sans me résigner à n’y pouvoir rien faire. C’est là où ce livre me parle précisément.

Pareillement, je crois qu’un travail d’introspection est nécessaire pour pouvoir aller vers un mieux-être comme le montre aussi ce livre. Qu’il faut parfois savoir se remettre en question au sens d’abandonner des idées qui nous empoissonnent,… ce que l’auteur appelle un travail de déliaison afin de pouvoir ensuite renaître. Le livre invite aussi le lecteur à un chemin d’individuation : de se confronter par l’expérience ce que l’on et ce que à quoi on aspire Réellement.

En somme : Connais-toi toi-même et Deviens qui tu es.

On dit souvent, prendre les choses avec philosophie et bien c’est à ce travail auquel la puissance de la joie nous convie afin de tenter de mener une vie un peu meilleure s’il en est. Toujours est-il que c’est avec joie que j’ai lu ce livre et c’est déjà beaucoup.

Fabrice Midal : Sauvez votre peau ! Devenez narcissique.

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« Il faut apprendre à s’aimer soi-même, telle est ma doctrine d’un amour entier et sain, afin de demeurer fixé En soi au lieu de vagabonder en tous sens. » Friedrich Nietzsche

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Couverture : « Dans ce livre, je propose une toute nouvelle interprétation du mythe de Narcisse, qui n’est nullement cet homme coupable de ne penser qu’à lui, mais l’être qui apprend à se rencontrer, à se respecter, à se faire confiance.

Contrairement à une illusion tenace, c’est en étant narcissique, en étant en paix avec soi, que nous pouvons développer un rapport authentique aux autres, sans les prendre de haut ni se rabaisser soi-même.

Comme moi, sauvez votre peau, devenez narcissique !

Avant de donner mon avis sur ce livre que j’ai savouré comme toutes les œuvres qui vont contre le courant de la pensée dominante actuelle, j’aimerais évoquer le mythe de Narcisse lui-même. L’auteur (Fabrice Midal), en livre une lecture qui à moi parle beaucoup tant elle va à rebours de nos automatismes de pensées et croyances collectives tout aussi bien que forcément personnelles. L’un allant nécessairement avec l’autre.

Que raconte cette légende ?

Fils d’un nymphe, Narcisse est porté, à sa naissance, devant le devin Tirésias qui prédit : cet enfant vivra vieux s’il ne se connait pas. Étrange phrase… dans la mesure où la sentence qui était gravée sur ce même temple où officiait ce devin était : « Connais-toi toi-même » qui est arrivée jusqu’à nos jours du fond de cet âge antique sans en perdre la moindre valeur, ni le caractère urgent à percevoir dans une société marquée par ignorance spirituelle dont les conséquences sont nécessairement colorées de souffrances personnelles et collectives car l’ignorance des causes réelles du bonheur porte en elle-même les germes du malheur, de l’exploitation voire parfois du deuil et des regrets.

Je poursuis : Durant l’enfance de Narcisse, tout est fait pour qu’il ne se connaissent pas -symboliquement-, la légende raconte qu’il lui est interdit de se mirer. Au fil des ans, il acquiert une beauté sans pareille. Tous ceux qui le rencontrent adolescent tombent amoureux de lui. Mais Narcisse ne sait pas qui il est, ni ce qu’il est. Il se vit comme un vilain petit canard qui ne se trouve pas du tout Aimable. Comment croire dans les paroles de ses amoureuses? Il ne peut pas se faire confiance, pourquoi ferait-il confiance aux autres? Il ne se doute pas qu’il est aimable, n’en a pas conscience.

Un jour, cependant, Narcisse se découvre à travers son reflet dans l’eau. Qui est donc ce jeune homme, qu’il n’a jamais rencontré avant ? Il le regarde et le trouve beau alors qu’il ignorait tout de sa propre beauté. Quant il finit par se reconnaître entièrement, il touche une forme de jubilation et se transforme aussitôt en une extraordinaire fleur blanche au cœur d’or, la fleur de la joie pure, la première à éclore après l’hivers qui porte désormais son nom : le narcisse.

Comme je l’avais dit en ce qui concernait le mythe d’Oreste sur ce blog, les mythes et autres paraboles utilisées dans les différentes traditions spirituelles et philosophiques sont là précisément pour nous parler de manière simple, accessible de ce que nous sommes en tant qu’être humain et il me paraît juste que l’auteur (Fabrice Midal) nous en donne cette lecture indépendamment de ce que en ont fait les siècles de christianisme qui en ont perverti le sens tout en pervertissant également le sens du message du Christ qui au fond est avant tout une invitation à nous aimer nous-mêmes puisque Dieu -son père- a inscrit dès les origines de l’homme, son image divine en ce dernier et qu’il a même été jusqu’à Donner son fils bien aimé incarné en notre humanité pour nous redonner le sens de ce qu’est l’amour de Dieu pour nous.

Ainsi, il est écrit : aime ton prochain,… Comme TOI-même c’est à dire que pour aimer son prochain il faut aussi s’aimer soi-même dans la mesure où nous sommes des êtres de relation(s) et cette dernière ne peut qu’être effective que si elle débute dans l’amour de soi qui n’est PAS un nombrilisme stérile vous l’aurez compris dans la façon où je le conçois en écrivant ces lignes. C’est en fait l’inverse car le fruit d’un accomplissement dans la connaissance de soi qui -est au fond- le meilleur remède contre tous nos maux.

« Etre nous-mêmes dans un monde qui tente de faire de nous ce que nous ne sommes pas, voilà notre + grand accomplissement » Ralph Waldo Emerson

Avis sur ce livre : c’est une suite logique de son précédent ouvrage (Foutez vous la paix) où Fabrice Midal sous une forme presque autobiographique montre ses progrès sur le chemin de ce Narcisse qu’il tente avec le temps de connaitre ou plutôt de reconnaître en lui. Il amène donc le lecteur de part les failles qu’il ne manque pas de constater chez lui, à interroger les nôtres qu’il nous faut découvrir et nous pardonner pour mieux savoir et pouvoir s’aimer inconditionnellement mais pas de manière absolu néanmoins, ne faisant pas de ce chemin une impasse puisque tourné vers les autres. Ce n’est qu’en sachant s’aimer soi que l’on découvre les ressources pour aimer les autres selon le Bien.. ET OUI !

Ce livre, je l’ai dévoré avec un grand plaisir.

Je ne peux donc que le conseiller dans la mesure où c’est un chemin qu’il s’ouvre pour vous en même temps que vous ouvrer ce livre. Un chemin certes, mais pas un manuel de solutions pré-mâchées comme dans le développement personnel.

Merci donc pour ce livre qui est pour moi une invitation à m’accepter, me connaitre davantage afin de mieux m’aimer, de voir de la valeur dans ma singularité personnelle.

Immanence : présence du Divin dans nos vies.

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C’est un concept qui me tient beaucoup à cœur, pour le définir, je me bornerai à citer Wikipédia : “l’immanence est un terme philosophique qui désigne le caractère de ce qui a son principe en soi-même.” On l’oppose à la transcendance qui veut qu’on le trouve de manière extérieure à soi. C’est toute la distinction des stoïciens entre ce qui dépend de soi ou non comme le note justement l’encyclopédie en ligne.

En matière religieuse, il est vrai de dire que Dieu est transcendant dans la mesure où il est censé nous être infiniment supérieur et extérieur à nous, mais là où l’on se trompe généralement, c’est sur sa nature qui est également immanente. En effet, l’idée que Dieu serait simplement extérieur au sujet est incomplète voire dangereuse dans le sens où elle entraîne bon nombre d’incompréhensions…

Non, je suis absolument certain pour ma part que ce Dieu des religions monothéistes est également contenu dans sa “création”, qu’il est même au cœur de la conscience humaine. Cela se retrouve chez un Socrate par exemple quand il affirme le fameux “connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux”. Cela montre donc que les principes religieux n’ont pas d’étiquette et qu’ils prévalent dans la conscience humaine quelque soit les cultures et les religions dument reconnues comme telles.

Cette réalité méconnue donne une immense valeur à nos vies, car il est dit par exemple que la Loi de Dieu c’est : “Tu aimeras le seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces ET tu aimeras ton prochain, comme toi-même.” Cela montre bien que l’amour de Dieu ne peut se révéler authentiquement que dans la pratique de l’amour du prochain et en est inséparable par nature. Tout ceci est donc la base d’une éthique interpersonnelle qui se développe le long des textes religieux à travers notamment le décalogue (les 10 commandements) qui se veut comme l’expression ultime du caractère de Dieu dans la réalisation humaine. On peut donc à ce stade dire que l’être humain à Dieu en tant que potentialité et donc pas en tant que plénitude au sens où le Divin est à la fois en chacun de nous et aussi dans l’altérité, c’est à dire dans l’autre qui à travers l’amour nous renvoie à cette réalité.

Tout le but de la vie  et son sens profond sera donc de devenir par grâce ce que Dieu est par nature. Je crois pour ma part que c’est la vocation  originelle et ultime de l’homme. Tout le sens du don de Dieu sur la croix est donc de nous permettre de nouveau de réaliser cela. J’ai envie de dire ici, que c’est déjà fait et qu’il ne reste pour ainsi dire qu’à l’homme d’en prendre à nouveau pleinement conscience.

Il suffit donc d’aimer pour comprendre la nature même de l’amour que Dieu a pour nous car “tout le reste viendra par-dessus’’ dit jésus. Pour ma part, je crois que l’amour est le fondement réel et ultime de la conscience humaine car Dieu est présent en elle. Pour moi, vous l’aurez peut-être compris, le divin passe donc par la connaissance de soi au travers de l’amour que j’essaye d’avoir au quotidien pour les autres mais aussi donc envers moi-même. C’est le sens de ma vie que de tendre vers cette “connaissance de l’amour”, qui va par celle de soi.

Le don des larmes…

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Si tu pleures de joie, ne sèche pas tes larmes : tu les voles à la douleur. Paul-Jean Toulet.

On ne cache pas ce qu’on a dans le cœur, et c’est d’autant + vrai lorsqu’on est atteint de problèmes de santé comme le mien. Je ne peux faire semblant d’être quelqu’un que je ne suis pas réellement. On ne le fait qu’à son propre détriment de toute les manières.

Il y a longtemps, un médecin qui me suivait me disait que ma maladie viendrait du fait que je me contrôle trop. D’où, effectivement des angoisses qui me viennent de là car il est illusoire de croire que l’on a un contrôle sur ce qui de fait ne dépend pas de nous. Ce constat est également valable dans la vie de l’esprit vous l’aurez donc compris. Et ce que je n’avais pas perçu quant à moi, c’est la validité du constat de ce médecin.

Encore fallait-il avoir le mode d’emploi de mon propre esprit afin de tendre vers un mieux-être palpable sur le front de mes angoisses. C’est le palier que je viens de franchir depuis quelques temps.

Je crois qu’il faut être d’une certaine manière observateur. J’ai eu la malchance de faire une première dépression quand j’avais 18 ans environ. Ce qui m’a fait aller mieux et au final en récupérer, c’est de me laisser aller à éprouver la part de souffrance que j’avais en moi. On parle beaucoup de rationalisme de nos jours et ce dans bien des sphères de notre société. Or, ce que j’avais entrevu et qui en fait m’a fondamentalement aidé face aux traumatismes que j’ai eu à affronter : ce n’est pas la raison qui prime dans l’esprit humain mais bien le cœur des émotions.

Je pense même qu’après avoir vécu une maladie comme la mienne qui est un défi absolu à la conscience humaine, c’est que l’équilibre de vie psychique réside en fait dans l’intégration de ces 2 polarités dans l’esprit. S’autoriser à se laisser aller à ressentir, percevoir, et savoir être touché est essentiel pour tendre à une meilleure relation à soi et ensuite par rapport aux autres.

Il ne dépend pas de nous de changer les autres et de les amener vers une sorte d’idéal correspondant aux désirs qui nous habitent. Mais il nous appartient de mieux nous connaitre y compris jusqu’à nos profondeurs dont il ne faut pas avoir peur. Ce qui compte, c’est de devenir pleinement soi-même, de se réaliser en tant que personne humaine. Il ne s’agit donc pas de devenir meilleur, mais simplement découvrir qui on est et de la faire en tout authenticité.

Je crois que l’angoisse dont je suis encore trop victime est un empêchement mais je pense avoir trouvé la clé qui me permet non pas de la chasser mais de l’accueillir pour ce qu’elle est. Ce chemin passe par une forme de lâcher-prise qui se traduit concrètement par laisser venir les larmes. Il ne faut pas réprimer ce que l’on porte en soi ni d’ailleurs s’en délester sur autrui mais bien avoir une démarche + intérieure, personnelle.

Concrètement, pleurer fait du bien et on ne pleure pas que de tristesse. Il y a aussi des larmes de joie et d’amour qui celles-la vous pouvez me croire, font un bien réel et apaise réellement l’angoisse. Avoir une relation profonde avec soi débouche sur un moi + affirmé et surtout + serein et au final + fort.

Prendre conscience de la vulnérabilité dont nous ne pouvons nous extraire puisque nous sommes tous mortels et faillibles est Sain et porteur de Sens dans nos vies. Du moins, c’est ce que j’en retire quant à moi.

On souffre de devoir être fort trop longtemps mais on s’apaise de pouvoir se poser et de laisser venir, c’est une forme de catharsis (Faire avec un trauma et même temps que l’évacuer, pour moi).

 

 

Souplesse d’esprit

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Le plus souple en ce monde

Prime le plus rigide

Seul le rien s’insère dans le sans-faille

A quoi je reconnais l’efficace du non-faire.

La leçon du non-dire

L’efficace du non-faire

Rien ne saurait les égaler.

Lao-Tseu

Quand j’étais adolescent, j’aimais beaucoup ce sage d’orient et je crois à raison. Derrière le langage poétique du texte et d’ailleurs de l’ensemble du Tao-Tê-King, se cache une redoutable leçon de vie et de sagesse… Ce sont les années parcourues qui m’ont permis de le mesurer. Les bons recueils de sagesse sont rares et cette dernière est encore + difficile à cultiver et à discerner surtout dans nos sociétés en perte de repères moraux et spirituels.

Depuis peu, je me rend compte de cette simple vérité que la « souplesse d’esprit » et la simplicité du cœur prime sur tout. Tout dans ce livre de sagesse est un hymne à la foi en la vie mais pas comme parfois je l’entend encore. C’est dans une sorte d’assentiment aux choses, de lâcher-prise, de laisser-faire (le mouvement naturel de la vie) qui fait le + de bien. On peut le voir à chaque instant, + on cherche à contrôler, presque à posséder les choses, les gens, soi-même, + la vie nous lâche.

Au contraire, si on lâche du lest sur nos propres petites certitudes, fruits bien souvent d’un point de vue trop rétréci puisque ignorant le dessein d’autrui et de la vie elle-même, nos actes peuvent produire d’autres effets par nature. Si on a le courage ou plutôt foi en la vie, en ce qu’on y met, celle-ci finit par « trouver son chemin » d’elle-même. C’est dans une sorte de passivité vis à vis de soi-même que l’on comprend Cela. Passivité certes mais pas inactivité..

La vérité -au fond- a soin d’elle-même presque dans le sens d’un témoignage. Les vérités de la spiritualité ne peuvent en aucun cas être assimilées avec un esprit trop sûr de lui, trop rationnel, sans-faille comme dit justement Lao-Tseu. Je le mesure au moment où j’écris ces lignes. Il n’y a que dans le vécu émotionnel que ce genre de choses se perçoit et se comprend.

Qui a dit que la Vérité était simplement intellectuelle ?

Culturellement en occident, on répond non à ce que je dis là et quand j’étais + jeune je ne l’aurais pas cru moi non plus mais avec davantage de recul, je comprend maintenant que la vérité au sens d’une connaissance globale des choses passe nécessairement par l’affectivité aussi. Ce fut pour moi tout un cheminement pour moi d’intégrer cette réalité et ce que dit Lao-Tseu est juste mais très difficile à comprendre pour tout un chacun, qu’il faut savoir se déposséder de soi pour avancer.

 

 

Les gens ordinaires…

Une image vaut mieux que 1000 mots privés de sens disait Lao-Tzeu…

 

Ce que je veux dire à travers cette vidéo, c’est que les apparences sont souvent trompeuses. Les personnes qui ont le + comptées pour moi, qui m’ont le + apportées ont été celles qui – justement – paraissaient comme cet homme que l’on voit dans ce clip d’Emmaüs. Je pense + particulièrement à ma grand-mère qui aux yeux du monde comme j’aime à dire était simplement femme au foyer. Mais, dans les yeux du cœur, ce fut la personne qui irradiait le + d’amour. Il y a peu de temps, j’ai ici dit sur ce blog que la simplicité était la sophistication ultime reprenant ainsi la citation de De Vinci. C’était justement dans ce regard précis que je l’affirmais.

Oui, il y a parfois de l’extra-ordinaire dans l’ordinaire et je crois beaucoup pour ma part à cette forme de sagesse ou de sainteté qui réside précisément dans la concrétisation des idéaux les + élevés dans la pratique quotidienne. Je veux dire par là : cet homme dans la vidéo, quand on découvre ce qu’il fait pour son prochain, le regard sur lui qui change immédiatement en même temps que la perspective.

Mère Térésa disait ainsi : On ne peut pas faire de grandes choses, mais seulement des petites avec un immense amour.

On se trompe beaucoup sur la sagesse et sur la sainteté; on imagine qu’il faut être presque sur-humain pour la réaliser. On voit bien que non. Thérèse de Lisieux, la grande mystique disait une chose que je trouve pour ma part très juste : Au ciel, nous aurons des surprises… Sous-entendu : ceux qu’on croirait y être n’y sont pas et ceux dont on penserait qu’il n’y sont pas, y demeurent. je ne crois pas trop m’avancer sur ces questions en disant simplement ceci : Dieu ne raisonne, ni ne juge comme les hommes le font… Quelqu’un ici bas très estimé pourrait ainsi aux yeux de Dieu n’être pas grand chose alors qu’à l’inverse, quelqu’un étant réprouvés aux yeux du monde pourrait de la même façon être très estimé dans le cœur de Dieu.

L’œil ne voit que la surface des choses, l’essentiel est ailleurs quand on y songe attentivement. C’est le sens de mon propos. On dit que Dieu est invisible, je crois que c’est effectivement dans ce sens précis qu’il faut l’entendre.

 

Handicap psychique et travail…

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Photo illustration by Mindy RickettsCela fait + d’un mois maintenant que je n’ai pas publié sur ce blog et plus longtemps encore que je n’ai pas clairement parlé de mes problèmes de santé. Il y a pourtant des choses à dire… en forme de mise au point en réalité.

Je suis très attaché à la notion et à la valeur du travail. Néanmoins, je crois que notre civilisation occidentale et encore davantage HELAS de nos jours, on n’est plus reconnu dans notre société QUE par la fonction qu’on exerce (c’est débile mais c’est un réalité). Que dire alors quand on ne travaille pas du fait d’une incapacité liée à une maladie qui ne se voit pas d’emblée ? Quand je vais au coiffeur ou quand j’aborde quelqu’un, se pose presque immédiatement la question : Que fais-tu ? Sous-entendu : Quel travail as-tu ?

Et là de répondre : je ne travaille pas, j’ai des problèmes de dépression. Je ne dis pas que j’ai un diagnostic comme celui d’un trouble psychotique, l’esprit des gens lambda est déjà suffisamment étroit sur ces questions sans pour autant que j’en rajoute moi-même… Et de là nait une incompréhension immédiate avec mon interlocuteur éventuel qui est –en absolu- égal à moi (simple être humain), ainsi qu’un malaise chez moi et chez l’autre car mes problèmes psy ne sautent pas aux yeux.

La plupart des gens ne me connaissant PAS ne savent pas, ne connaissent PAS mon parcours personnel et donc ne peuvent réellement être juge honnête de Qui je suis. Notre société exclue de + en + de nos jours, c’est un fait et pas un vague ressenti de ma part, et surtout dès que l’on présente une singularité personnelle à + forte raison quand on a un handicap psychique. Dès lors qu’on ne correspond pas à l’archétype du français moyen, on n’existe pas en tant que personne.

Il y a quelques décennies, les différences étaient, je vous le dis, bien mieux tolérées qu’actuellement. On s’occupait du pauvre, du malade, du chômeur, on leur montrait un minimum de considération, ce qui allait jusqu’au devoir religieux, c’est vous dire… De nos jours, c’est devenu comme aux USA : marche ou crève… Et la culture de l’argent roi déshumanise la société.  Et c’est de pire en pire… Et, on n’existe encore moins dans le regard d’autrui quand a une problématique de santé psychique pourtant prégnante.

Non j’oubliais : il faut travailler pour exister.

Pas de place pour les maladies invisibles et leurs porteurs. D’où la situation d’exclusion de fait des malades psys au sein de nos sociétés, de là vient leur isolement qui aggrave encore davantage leur mal-être allant jusqu’à l’extrémité absurde qui veut que la personne qui souffre de ce type d’affection psychique s’estime elle-même presque en devoir de travailler pour être simplement reconnue dans sa valeur au mépris de sa propre santé qui est pourtant le bien précieux dont dépend tout le reste. Et, perversité absolue du système : on vous donne des médicaments et on vous soigne comme si le problème venait de vous et pas de la situation dans laquelle vous met la société.

Or, celle-ci, à travers les différents types d’aides sociales existantes se révèle être une solidarité de droit mais JAMAIS une solidarité de fait.

Je m’explique :

L’AAH ne permet pas de vivre en couple, ne permet pas dans les FAITS de pouvoir réellement exercer une activité professionnelle même à temps partiel sur la durée quoiqu’on en dise :

C’est à dire sans induire une insécurité juridique réelle de perte de ces aides sociales ou à une menace de non–renouvellement de Droits à échéance, ce qui revient au même. Ce dispositif social ne relève PAS d’une politique de COMPENSATION du handicap mais, simplement si j’ose dire d’un reste à vivre pour personne en incapacité relevant de la solidarité nationale au même type que le RSA.

Or, les allocataires du RSA ont une employabilité (capacité à s’insérer dans un travail), bien supérieure aux allocataires de l’AAH ou d’une pension d’invalidité, et ce quel que soit le niveau d’études et en + peuvent, comme on dit en Droit espérer un retour à meilleure fortune ce qui n’est pas le cas dans la situation d’une maladie chronique comme le sont les affections psychiques.

Ce que je dis là est certes schématique tant la diversité des problématiques sociales et sanitaires des allocataires du RSA rend la réalité encore + complexe.

NEANMOINS ce que je dis reste valable en règle générale car dans les faits : l’AAH est supprimée si on vit en couple car est dépendante du niveau de ressources du conjoint avec un plafond de revenus ridiculement bas qui poussent soit à vivre en couple avec presque rien pour 2 et surtout à dépendre du bon vouloir du conjoint pour tout (logement,…). C’est bien une impossibilité administrative à la vie à 2 avec une personne présentant un handicap qu’il s’agit.

Après, à chaque fois qu’un politicard parle de fainéants concernant les personnes qui ne travaillent pas, ça m’attriste et ça m’énerve car s’ils étaient amenés eux-mêmes à ne pas pouvoir vivre en couple ou alors avec une autre personne présentant un handicap reconnu, à ne pas pouvoir effectivement s’insérer professionnellement du fait du risque de ne perdre le bénéfice d’une aide sociale pourtant vitale que reste malgré tout l’AAH, et en + être stigmatisé par le français moyen, je vous jure, il faut vraiment être de bonne composition pour accepter tout ce rejet et cette bêtise…

Pour une société qui intègre la différence au lieu de cultiver l’indifférence…

Eloge de la simplicité

leonard-de-vinci« La simplicité est la sophistication ultime. » — Leonardo da Vinci (1452–1519)

J’avais intitulé une de mes dernières notes sur ce blog : “ne plus avoir peur de soi”. C’est un fait qu’il nous faut faire dans une certaine mesure l’expérience de notre propre intériorité afin d’être + en paix avec ce que nous sommes fondamentalement en tant qu’être humain. Néanmoins, et ce sans renier cette approche, j’affirme qu’il vaut mieux prendre le parti d’en rire et cela sur beaucoup de choses. De nos jours, les gens sont bien trop sérieux et –à tort- se compliquent ainsi l’existence : la complexité de la vie (son aspect incertain) n’est en rien la complication, ce n’est pour ainsi dire PAS du même ordre, et souvent il vaut mieux SAVOIR, oui je dis bien savoir, rire de conneries, s’amuser de pas grand chose, garder ce que j’appelle “l’esprit d’enfance”…

Jésus lui-même disait : “Laissez venir à moi les petits enfants, CAR, le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemble”. La véritable sagesse est donc de retrouver cet enfant intérieur, qui pleure, rit,… VIT.

Au passage : Il vaut mieux –à tout prendre- passer pour un con (ce qui démontre de l’humilité) que l’être réellement (ce qui demande beaucoup d’orgueil).

Il y a le tragique de l’existence, c’est une évidence, néanmoins, il ne faut pas ajouter à cette difficulté inhérente à la condition humaine trop de sérieux. On passe notre temps à débattre ce qui est pour beaucoup des certitudes faussées alors qu’apprendre à en rire les désamorce, en montre le caractère futile : “la vérité n’existe pas, c’est pourquoi je la nomme vérité” pour reprendre une allusion du Bouddha sur la nature du Réel. (Sutra du Diamant, la sagesse du tranchant, LOL).

J’ai par exemple été frappé d’apprendre qu’un ancien général français chargé du renseignement recrutait ses hackers pour le compte de l’Etat non pas tant sur leurs compétences de programmeurs, de bidouilleurs mais sur le fait essentiellement de savoir s’ils avaient le sens de l’humour. Il disait ainsi que les gens les + sérieux sont paradoxalement ceux qui ont justement cette auto-dérision, c’est à dire- in fine- cette capacité à douter de tout.

  • « La simplicité de caractère est le résultat naturel d’une profonde réflexion.»— William Hazlitt (Pris sur Wikipédia)

Note perso : J’ai souvent été frappé pendant mes études mais aussi après, y compris même au cœur de ma tragédie personnelle que sont mes problèmes de santé, que les gens s’agrippent souvent presque compulsivement à des totems, néanmoins, certains c’est avec la dernière énergie et la dernière extrémité que ça se fait, y compris au détriment d’autrui.

Ce n’est pas parce qu’on se prend la tête pour telle ou telle chose qu’on est sérieux et qu’on a raison dans les faits sur tout. J’ai envie de dire, au contraire… C’est peut-être parce que la vie est -en fait- trop simple pour l’esprit humain que celui-ci se cramponne farouchement à ce qui est du vent en réalité. Après la seconde guerre mondiale, il y avait des allemands qui prenaient conscience de ce que le nazisme est : une illusion barbare. C’est la même chose pour le communisme, la même (à un degré Autre) pour le libéralisme actuel, des illusions collectives tenaces et au final tragiques, révélatrice de cette tendance d’esprit qui veut figer les choses, les idées. La vérité n’est pourtant pas si complexe à comprendre par contre, c’est ardu en pratique de faire dans le simple,… De ne pas accorder de sens fondamental a ce qui n’en a donc pas par nature. Même un bouddhiste pourrait dire que : “le vide est forme, et que la forme est vide” (Sutra du cœur, ça compte pas pour du beurre, LOL). La forme étant une sorte de corpus intellectuel, affectif, sensible qui en regardant attentivement n’existe pas en tant que tel (en nature propre, pour parler riche et me donner la contenance que je dénonce ici, une trop grande pseudo-crédibilité comme nous en abreuve les médias actuellement).

RIRE PERMET DE PRENDRE DU RECUL SUR LES CHOSES, c’est le sens de mon propos. D’ailleurs, pour info, la sagesse a une racine latine qui signifie : SAVOURER (le gout des choses simples, pour moi).