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Ce ne sont pas les malades psychiques qui sont dangereux pour la société, c’est bien la société qui est dangereuse pour les malades psychiques. Brimades, stigmatisation, discriminations de toutes sortes. Non, je suis pour ma part convaincu de ce que j’avance. En effet, il ne suffit pas pour celui qui souffre de genre d’affection l’accepte, il faut que la société au sens large accepte que l’homme à sa part de fragilité. Ce n’est pas gagné … En effet, nos cultures occidentales sont bercées par le matérialisme (Le fameux « Enrichissez-vous »). Tel est le crédo actuel. Cela suppose que chaque individu puisse être suffisamment bien portant pour exercer une activité professionnelle et au-delà qu’il fasse preuve de beaucoup d’habiletés sociales et ce dans toutes les sphères de la société pour s’en sortir et se valoriser voire être valorisé par notre société.

Le malade psychique lui, comme toute personne en situation de handicap est porteur d’une part de singularité qui ne lui permet pas d’avoir ce type de facilité sociale du fait même de la nature du mal dont il souffre. Il ou elle se retrouve donc sinon exclu de la société du moins en retrait vis à vis de celle-ci. C’est bien souvent cela qui accentue le sentiment de malaise dont il peut avoir à souffrir. Il est donc dans l’obligation pour « survivre mentalement » de se construire de nouveaux repères personnels qui feront dans un premier temps qu’ils puissent supporter le poids de cette mise à l’écart.

Oui, c’est bien souvent le cas, les personnes en situation de handicap psychique, et ce, du fait qu’elles ne sont pas en capacité de travailler ni même parfois d’avoir une vie sociale au sens plein du terme souffrent d’isolement. Cela accentue encore leur trouble personnel et rend plus difficile le chemin vers la rémission. En effet, on ne peut pas s’en sortir seul, il est donc nécessaire que nous soyons acceptés, aimé pour ce que nous sommes et ce, au-delà des maux dont nous souffrons. Notre culture doit accepter et prendre en compte la faiblesse inhérente à tout être humain. Sans cela, ce serait la porte à la tyrannie et au totalitarisme qui d’un premier regard apparaîtrait doux car bercé dans l’illusion démocratique et la richesse matérielle.

Non, pour s’affranchir de l’isolement dont nous pouvons tous souffrir un jour ou l’autre, il me paraît nécessaire que la société et les gens au quotidien desquels nous grandissons ou régressons change sa manière de percevoir le malade psychique. Ce n’est que dans l’acceptation de ce que nous sommes en tant qu’être humain faillible que nous pourrons faire reculer le sentiment d’isolement dans nos sociétés occidentales. L’individualisme et le culte de la réussite personnelle ne peut conduire qu’à une espèce d’aliénation qui nous conduit tous à perdre le sens réel de la vie ainsi que le sens de la fraternité. C’est en perdant cette passion néfaste de l’argent, du pouvoir, … pris comme des fins en soi que nous pourrons tous gagner en cohésion sociale.

Ce n’est qu’au prix de cet effort collectif de prise de conscience visant à voir autrement le malade psychique et plus largement la faiblesse, la maladie… que nous pourrons tous gagner contre le mal du siècle qu’est l’isolement. L’aliénation n’est pas là où on l’a croit…